LE MASQUE
Contemplons ce trésor de grâces florentines ;
Dans l’ondulation de ce corps musculeux
Contemplons ce trésor de grâces florentines ;
Dans l’ondulation de ce corps musculeux
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
En ces temps merveilleux où la Théologie
Fleurit avec le plus de séve et d’énergie,
Quand Don Juan descendit vers l’onde souterraine
Et lorsqu’il eut donné son obole à Charon,
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s’est mise en route, emportant ses petits
J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage !